À Washington, Trump persiste et signe

La décision de Donald Trump est attendue pour lundi : va-t-il ou non imposer une taxation de l’acier et de l’aluminium d’origine européenne ? À la lumière des résultats obtenus lors de la visite à Washington d’Emmanuel Macron, il est plus qu’improbable qu’Angela Merkel qui a pris sa succession obtienne plus de succès. À ceux qui espéraient un recul, ou au moins la poursuite d’une temporisation de la taxation, la réponse va être apportée en début de semaine : le président américain va selon toute vraisemblance passer à l’acte.

La Grèce victime de l’acharnement thérapeutique

Le rapatriement massif des réserves d’or récemment opéré par les autorités allemandes est à l’image de leur pensée économique, si toutefois on peut l’appeler ainsi. Manifestation exemplaire de la politique de repli et de rétention, elle est sur le fond de même nature que celle de Donald Trump, le reflet d’une époque de forte incertitude et d’instabilité à laquelle toutes deux contribuent.

Comment va le monde aujourd’hui ?

La taxation américaine de l’acier et de l’aluminium doit prendre effet le 1er mai prochain au terme de sa période de suspension. Ce qui laisse très peu de temps pour négocier à Emmanuel Macron – à qui le grand jeu est réservé à Washington au début de la semaine prochaine par Donald Trump, à titre de réciprocité – et à Angela Merkel qui va lui succéder. La Chancelière a comme mission supplémentaire d’obtenir l’arrêt des mesures visant la Russie, qui est aussi sous le feu du président américain, afin d’y protéger les exportations allemandes.

Combien pèse Macron en Europe ?

« J’entends beaucoup ici ou là des commentaires sur des soi-disant difficultés entre le gouvernement allemand et le gouvernement français. Je veux vous rassurer, le travail qui est fait actuellement est un travail silencieux, exigeant, secret pour le moment, et qui doit nous permettre d’obtenir une véritable feuille de route franco-allemande d’ici le prochain Conseil européen de juin sur la transformation de la zone euro », a affirmé sans sourciller le ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire a la représentation nationale.

Il faut deux ailes pour voler

Les deux compères n’y parviennent pas. Diminuée, Angela Merkel privilégie la résolution de ses problèmes internes, forçant Emmanuel Macron à abandonner ses ambitions.

La chancelière se contente de proposer d’élargir l’Eurogroupe aux ministres de l’économie, lorsqu’ils sont distincts de ceux des finances. Avec pour mission de veiller à la compétitivité de la zone Euro et à la cohésion de ses membres. Ce que recouvrent ces notions représentant dans son esprit la promotion du modèle allemand.

Emmanuel Macron condamné à jouer petit

À ce stade, que reste-t-il d’autre à Angela Merkel et Emmanuel Macron qu’à habiller leurs désaccords afin de faire bonne figure lors du prochain sommet de juin ? Sous la pression de son parti, la chancelière voit sa marge de manœuvre singulièrement se réduire. Dans la perspective des élections européennes de mai 2019, leur feuille de route s’annonce de la dimension d’une feuille de vigne. Le moteur franco-allemand a calé, l’Allemagne a imposé sa politique européenne de rétention. Le président français en est pour ses frais, il ne lui reste plus que le verbe.